Gilles de maistre
Gilles de Maistre a obtenu une licence de Philosophie en 1983. Diplômé ensuite du Centre de Formation des Journalistes où il a suivi une formation de JRI, il devient documentariste pour Sygma et Capa. Un intérêt pour les sujets liés à l’enfance ne le quittera pas tout le long de sa carrière. Ainsi, sa collection de documentaires, Interdit d’enfance, réalisée entre 1988 et 1994 est le reflet de son intention de montrer une réalité bouleversante au travers de portraits d’enfants sans enfance du monde entier, soldats, délinquants, emprisonnés, surdoués ou surprotégés.
La reconnaissance ne se fera pas attendre. Ses documentaires sont diffusés sur la plupart des chaînes françaises (Canal +, TF1, A2, FR3 et Arte), notamment J’ai 12 ans et je fais la guerre, pour lequel il reçoit en 1990 le prix Albert-Londres , le prix du meilleur documentaire aux International Emmy Awards, puis le 7 d'Or du meilleur Grand Reportage.
En 1994, il réalise son premier long métrage, Killer Kid ; là où en tant que reporter il mettait en scène la réalité, il a fallu la réinventer en devenant cinéaste, amorçant une transition de genres. La sentence est immédiate et Killer Kid obtient plusieurs récompenses, dont le prix du public du Festival de Cannes.
Il devient ensuite producteur de cinéma (Bouge ! en 1997 et Dissonances en 2003) et de fictions pour la télévision lorsqu’il créee Tetra Média en 1990 qui permet à ses nouveaux documentaires de voir le jour. D’abord pour de toutes jeunes femmes, avec Raphaëlle au pays des Miss en 2000 et plus tard pour dénoncer l’exploitation d’adolescentes dans les Trottoirs d’Asie en 2002. En 2002 il réalise son deuxième long métrage, Féroce, avec Samy Naceri qui met en scène un homme mûr dans un monde d’adultes. En 2004, la citadelle Europe l’emmène à Cotonou où il accompagne le voyage périlleux de clandestins vers l’Europe, puis il suit les tribulations de quelques compatriotes en mal d’amour à Madagascar avec Et plus si affinités diffusés sur Arte.
En 2004, il crée Mai Juin Productions et vit ensuite une expérience extraordinaire : pas besoin de faire le tour du monde, il suffit de passer quelques temps dans un hôpital, 4 ans exactement. Il passe d’abord six mois « à la maternité », documentaire feuilletonnant qu’il réalise pour Arte sous forme de « vraie télé-réalité ». Les héros ne sont pas des héros de fiction mais de la vie : les mamans, les papas, les bébés, les sages femmes. Ces 6 mois se transformeront en deux ans, en passant aussi par le service de réanimation ou le bloc opératoire. Une expérience qui donnera naissance à trois documentaires, dont L’hôpital des enfants en 2007 grand succès de M6.
Il réalise ensuite Le Premier Cri : un long métrage documentaire dont il accouchera après 3 ans d’enquête et 15 mois de tournage et qui raconte à la fois une seule histoire (celle de l’accouchement du premier cri) mais aussi des histoires différentes à travers des femmes des quatre coins du globe qui soulignent les disparités économiques et sociales. Le film sera nominé au césar du meilleur film documentaire. Puis il réalise Les Alchimistes aux fourneaux,pour ARTE et, entre 2009 et 2012, dresse le portrait de célébrités (Jane Birkin, Bernard Arnault, Stéphane Guillon), parallèlement aux portraits saisissants d’enfants : orphelins, disparus…
En 2009 il réalise au Tchad une fiction-documentaire pour Arte : Grands Reporters qui remporte le prix spécial du jury à la Rochelle. De ses échanges avec France 2 nait Jusqu’au bout du monde tourné en Amazonie brésilienne.
Entre temps il réalise Voir le pays du matin calme, en Corée du Nord, pour ARTE un film hybride qui prouve que la fiction peut épouser la réalité et que les deux s’enrichissent mutuellement. Il y mélange avec maîtrise documentaire et fiction, objectivité de journaliste et subjectivité d’auteur.